



Communiqué de presse
Les communautés africaines d’Europe, à travers diverses associations et mouvements
panafricanistes, ainsi que des mouvements européens, ont décidé d’accompagner le peuple
congolais dans sa lutte contre le génocide qui se déroule à l’est de la République
démocratique du Congo.
Ce génocide, qui dure depuis 28 ans, a un bilan dramatique de 15 millions de civils morts et
500 000 femmes violées. Depuis le début de l’année 2024, 358 000 personnes ont été
déplacées en RDC, portant le nombre total de personnes déplacées à l’intérieur du pays à 7,1
millions.
Comment expliquer que le Congo, pays le plus riche du monde en ressources naturelles – or,
diamants, pétrole, uranium, cobalt, platine, coltan, terres rares, cuivre, zinc, cassitérite (dont
on tire l’étain), wolframite (dont on tire le tungstène), argent, charbon, manganèse, cadmium,
ainsi que bois précieux, faune et flore sauvages et riche biodiversité – soit l’un des pays les
plus pauvres ?
Pour réaliser la transition dite verte qui va se développer dans les années à venir, la course
aux ressources minérales du Congo ne fera que s’intensifier. À quel prix pour les populations
locales ? Et pourquoi manque-t-il d’industries de transformation locales ?
Pourquoi cette guerre n’est-elle pas terminée depuis près de 30 ans ?
Qui combat qui et pourquoi y a-t-il une omertà internationale sur le génocide actuel ?
Pourquoi, depuis plus de 20 ans, les forces internationales de maintien de la paix des Nations
unies (MONUSCO) et d’autres forces régionales en RDC n’ont-elles pas réussi à apporter la
sécurité à la population ?
Le 5 avril 2024, une conférence de presse s’est tenue à Rome à pour répondre à ces questions et présenter la complexité de cette guerre qui a débuté en 1996.
Parmi les participants
Les mouvements APARECO (Alliance des patriotes pour la refondation du Congo) & CNRC (Conseil National de la Résistance congolaise) , Nicoletta Fagiolo, documentariste , chercheur, Felly Bilolo , avocat et Kahindo Katirisa, présidente en exercice de la société civile, congolaise d’Italie et de l’asbl congolaise UNADI (Union d’Action pour le Développement Intégral) basée à Goma.
Le 6 avril, des manifestations simultanées ont eu lieu dans plusieurs pays européens :
-ITALIE
ROME :
Piazza dell Esquilino
15 heures – 18 heures
MILAN :
Piazza Duca d’Aosta
(Gare centrale)
15h00 – 18h00
– FRANCE (Paris)
–SUISSE (Genève)
L’objectif de ces manifestations est d’attirer l’attention de la communauté internationale sur
le calvaire que vit le peuple congolais et de mettre en évidence le fait que cela se passe avec
la complicité et le silence non seulement de certains pays africains voisins, comme le
Rwanda et l’Ouganda, mais aussi des pays occidentaux comme les États-Unis d’Amerique et
des collaborationnistes congolais.
Ne laissons pas le peuple congolais subir seul ce génocide !
Comité d’organisation de l’événement
FreeAfrica Movement
.APARECO (RC)
.CNRC
Unione Sindacale di base (USB )
.Rete dei Comunisti
.Giù le Mani dall’Africa
.Plataforma Progresista Latinoamericano (PLAM – ITALIA)

Message de la diaspora congolaise
Depuis bientôt 2 ans, les troupes du Mouvement rebelle du M23, soutenues par
l’armée rwandaise, occupent l’Est de la République Démocratique du Congo.
Cette partie du pays, située dans la Région des Grands Lacs est le théâtre
d’incessantes incursions des forces armées des pays voisins depuis plus de trois
décennies.
Selon plusieurs rapports dont ceux de la MONUSCO, de Human Right Watch et
de la société civile, ces attaques ont fait – depuis 1998 – plus de 8 millions de
morts et 7 millions de déplacés. Ces rapports dénoncent des crimes de guerre,
des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide, qui se déroulent sous
le regard indifférent de la Communauté Internationale.
Présentées au départ comme des offensives de légitime défense, ces guerres
révèlent la convergence d’intérêts entre les ambitions hégémoniques du
Rwanda et les besoins des puissances occidentales, en minerais stratégiques,
indispensables à leur transition énergétique.
Or, la RDC, objet de tant de convoitise, occupe une place éminemment
stratégique dans l’économie mondiale ; compte tenu des minerais stratégiques
divers et variés, dont elle dispose. En 2022 par exemple, le Congo était, avec
le Pérou, le deuxième producteur mondial du cuivre, après le Chili. Aujourd’hui,
le pays produit 75% de cobalt du monde et dispose des gisements de cuivre,
de nickel, de lithium et de nombreuses autres matières stratégiques, en grande
quantité. Selon plusieurs études, les demandes de l’Europe en minerais
stratégiques augmenteront de 70 voire 150% d’ici 2030.
Avant le déclenchement l’actuelle guerre, le Rwanda était devenu la plaque
tournante de l’exportation du tantale vers les différents pays occidentaux avec
environ 2.500.000 kilogrammes, soit près de 30% du total de 8.807.232
kilogrammes produits dans le monde. Ces matières premières, provenaient des
gisements de la RDC, situés en zones occupées par les rebelles pro-rwandais.
De ce point de vue, le protocole d’accord signé en février dernier entre l’Union
Européenne et le Rwanda, sonne comme un aveu de complicité des puissances
occidentales dans cette agression de la RDC.
L’accord stipule que « l’UE et le Rwanda établissent une coopération étroite, en
vue de parvenir à une production et une valorisation durable pour les matières
premières critiques et stratégiques. ». Pour rappel, le Rwanda est un pays de
26.000 Km2, essentiellement agricole. Il ne dispose d’aucunes ressources
minières d’envergure. Vu sous cet angle, cet accord est clairement un soutien
et un encouragement au Rwanda pour la poursuite de la guerre en RDC en vue
de tirer un maximum de profits.
La prétendue rébellion pour sauver les minorités Tutsis menacées n’est en
réalité qu’un cache sexe d’une abjecte guerre impérialiste de rapide.
Malgré son accession au pouvoir plus que controversée, les Congolais espérait
que le gouvernement Tshisekedi assurerait à minima sa principale mission régalienne de protection des citoyens et du territoire national. A défaut de
réformer l’armée, ils espéraient que le gouvernement procéderait à
l’assainissement de l’armée pour s’appuyer sur des éléments sains, pour une
riposte à la hauteur de l’humiliation.
Malheureusement le président de la République a été incapable de prendre de
bâton de commandement, mobiliser les troupes et les mettre en ordre de
bataille. Si bien qu’en dehors de quelques actes de résistance, les Forces
Armées de la RDC n’ont jamais réussi à stopper les attaques ennemies. A la
place, on assiste à d’incessants « replis stratégiques » et de fréquentes
désertions, dus au manque de vivres, de soldes, d’équipements adaptés,
d’armements offensifs, des réserves de minutions…
Les troupes de l’EAC déployées sur le terrain n’ont jamais eu de mandat offensif
leur permettant d’attaquer l’ennemi. En fin de compte, lorsqu’elles sont parties,
elles ont abandonné le terrain aux troupes rwandaises du M23.
« Etat de siège, présence inamicale des troupes ougandaises, débarquements
des forces d’interposition sur des territoires dont l’accès est interdit à l’armée
nationale, non cantonnement et non désarmement des forces d’agression… »
Cette somme d’actes de traitrise est simplement en conditions démocratiques
normales passible de trahison et susceptible d’entrainer la destitution pour un
Président de la République.
C’est ainsi, que reprenant l’initiative face à la menace de la balkanisation de la
République Démocratique du Congo, la Diaspora Congolaise appelle la
Communauté Internationale à se défaire de la grille de lecture surannée pour
entrer dans une nouvelle séquence historique.
Elle estime que les Congolais de la diaspora sont les mieux à même d’établir
les rapports de confiance entre l’Occident et la RDC.
Elle affirme que dans la réalité, ce sont ceux qui ont appris à connaître les
peuples de l’Europe et à apprécier leur apport inestimable à la lutte des peuples
du mode pour leur émancipation, qui sauront en tirer ce qui est bénéfique pour
le Congo et pour eux.
La Diaspora Congolaise en Europe appelle les Congolais de l’Europe, les
panafricanistes et les démocrates occidentaux à s’associer à elle dans toutes
les formes d’actions qu’elle envisage d’entreprendre pour un retour à la paix
dans l’Est de la RDC. (Pétitions, conférences, interpellations des
gouvernements, des parlementaires, les memo…)
Comme l’ont fait d’autres avant elle, Elle lance un appel à la Communauté
Internationale à reconnaitre les massacres de l’Est de la République
Démocratique du Congo comme des crimes de génocide, et saisisse en
conséquence le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour que soit institué un
Tribunal Pénal International pour le Congo.


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