Guerre en RD Congo : Londres « suspend » la majorité de ses aides financières au Rwanda

Est de la RDC : Londres annonce «suspendre» la majorité de ses aides financières au Rwanda

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a annoncé mardi 25 février que le Royaume-Uni suspendra la plupart de ses aides au Rwanda, et ce, « jusqu’à ce que des progrès significatifs soient faits ». Londres dénonce la prise de Goma et Bukavu par le « M23 et des forces de défense rwandaises ».

Publié le : 25/02/2025

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, arrive à la séance d'ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud, le jeudi 20 février 2025.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy,

Par :RFI

« Les hostilités doivent cesser immédiatement. Les récentes offensives du M23 et des forces de défense rwandaises, et notamment la prise de Goma et de Bukavu, constituent une violation inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC », a une nouvelle fois martelé le Foreign Office dans son communiqué.

Ces fonds seront suspendus « en l’absence de progrès significatifs », à l’exception des programmes britanniques destinés aux personnes au Rwanda. Londres a également déclaré qu’il prévoyait de se « coordonner avec ses partenaires sur de potentielles nouvelles sanctions ». Selon le Foreign Office, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a rencontré le président de la RDC Félix Tshisekedi à Kinshasa et le président rwandais Paul Kagame à Kigali, les 21 et 22 février.

Les suspensions concernent plusieurs domaines comme l’aide financière bilatérale directe au gouvernement rwandais, les formations militaires ou encore les activités de promotion commerciale avec le Rwanda. Seuls les programmes destinés aux « plus pauvres et plus vulnérables » seront sauvegardés.

Une décision jugée « regrettable et irraisonnable » par le gouvernement rwandais, qui affirme que Londres a « clairement choisi son camp » dans le conflit, selon notre correspondante à Kigali, Lucie Mouillaud.  Les mesures punitives annoncées par Londres sont « regrettables » pour Kigali, qui déclare qu’elles « n’aident en rien la RDC » et « ne contribuent pas à la recherche d’une solution politique durable ». « Il est déraisonnable de s’attendre à ce que le Rwanda compromette sa sécurité et celle des Rwandais », poursuit le communiqué ajoutant que le pays continuera d’exiger des garanties en la matière.

Les annonces britanniques interviennent moins d’une semaine après la décision du Trésor américain de sanctionner le ministre de la Coopération régionale James Kabarebe, présenté comme un acteur central du soutien de Kigali au groupe armé du M23. Figure historique de l’appareil sécuritaire rwandais, le général à la retraite a dénoncé ce mardi, pendant une réunion avec des partis politiques, les mesures punitives contre le Rwanda, qui selon lui, compromettent les efforts de paix menés au sein des processus de négociations fusionnés de Luanda et Nairobi. 

La fin de l’idylle entre Londres et Kigali ?

Fin janvier, David Lammy avait menacé Kigali, avertissant que les accords qui lient les deux pays pourraient être réexaminés. Une menace donc mise à exécution après sa visite à Kinshasa et à Kigali, les 21 et 22 février, lors desquels le ministre britannique a insisté qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire à cette guerre et que les processus de paix en cours sont les seules voies de sorties envisageables.

Alors serait-ce la fin de l’idylle entre Londres et Kigali ? Jusqu’à juillet 2024, le Rwanda et le Royaume-Uni entretenaient de très bonnes relations. Les deux pays avaient notamment conclu un accord, qui prévoyait l’envoi de migrants en situation irrégulière sur le sol britannique vers le Rwanda. Un accord suspendu par le nouveau gouvernement britannique, pour lequel le Royaume-Uni avait déjà déboursé 280 millions d’euros.

Guerre en RD Congo : Londres « suspend » la majorité de ses aides financières au Rwanda

AFRIQUE

Le Royaume-Uni a annoncé mardi la suspension de la majorité de ses aides financières au Rwanda afin de protester contre  le soutien des troupes rwandaises à l’avancée du mouvement M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette annonce survient alors que le procureur de la Cour pénale internationale vient d’arriver à Kinshasa pour enquêter sur la situation.

Publié le : 25/02/2025 – 17:59

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Un membre du M23 à Goma, le 23 février 2025.
Un membre du M23 à Goma, le 23 février 2025. © Jospin Mwisha, AFP

Londres hausse le ton face à Kigali, accusé d’attiser la guerre qui ravage l’est de la République démocratique du Congo. Le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé, mardi 25 septembre, la suspension de la majorité de ses aides financières au Rwanda, dont les troupes participent à l’avancée du mouvement M23 dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Les hostilités doivent cesser immédiatement. Les récentes offensives du M23 et des forces de défense rwandaises, et notamment la prise de Goma et de Bukavu, constituent une violation inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo », a une nouvelle fois martelé le Foreign Office dans son communiqué.

Ces fonds seront suspendus « en l’absence de progrès significatifs », à l’exception des programmes britanniques destinés aux personnes « les plus pauvres et les plus vulnérables » au Rwanda. Cette suspension intervient alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer compte augmenter le budget de la défense à 2,5 % du PIB en 2027, contre 2,3 % actuellement. Une hausse qui se fera au détriment du budget dédié à l’aide internationale au développement, qui passera de 0,5 % à 0,3 % du PIB sur la période.

De « potentielles nouvelles sanctions » en vue

Le Royaume-Uni a également déclaré qu’il prévoyait de « se coordonner avec ses partenaires sur de potentielles nouvelles sanctions ».

Selon le Foreign Office, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a rencontré le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, à Kinshasa et le président rwandais, Paul Kagame, à Kigali, les 21 et 22 février.

Il les a exhortés à s’engager de « bonne foi dans les processus de paix » menés sous l’égide d’anciens dirigeants africains, et a réclamé le retrait des forces rwandaises du territoire de la République démocratique du Congo, son ministère affirmant qu’il n’existe qu’une « solution politique » à ce conflit.

Lors d’une offensive éclair ces dernières semaines, le groupe armé M23 et ses alliés rwandais ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, les chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Les combats ont fait des milliers de morts selon l’ONU, qui craint un embrasement dans cette région en proie aux conflits depuis plus de 30 ans.

Arrivée du procureur de la CPI

La suspension de la majorité des aides britanniques au Rwanda intervient alors que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé dans la nuit de lundi à mardi à Kinshasa.

Le bureau du procureur de la CPI a ouvert en 2023 une nouvelle enquête sur des allégations de crimes commis depuis janvier 2022 dans la province du Nord-Kivu. Les services de Karim Khan, lequel s’était déjà rendu dans le pays en mai 2023, ont indiqué début février que la situation actuelle dans l’est de la République démocratique du Congo « entre dans le cadre de l’enquête en cours ».

« Un message très clair doit être passé : aucun groupe armé, aucune force armée, aucun allié d’un groupe armé ou d’une force armée n’a de chèque en blanc. Ils doivent respecter le droit international humanitaire », a lancé Karim Khan.

Et « je suis très clair dès maintenant : on doit percevoir que le droit est appliqué », a poursuivi Karim Khan, et « nous allons voir si le droit international pénal peut supporter les exigences des populations de République démocratique du Congo, à savoir l’application uniforme de la loi ».

Les populations de République démocratique du Congo sont « aussi précieuses que celles d’Ukraine, d’Israël ou de Palestine, que les filles et femmes d’Afghanistan », a martelé le procureur.

Durant sa visite, Karim Khan doit rencontrer le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, des ministres, la représentante du secrétaire général de l’ONU dans le pays, Bintou Keita, ainsi que des victimes et des membres de la société civile.

Avec AFP

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