04 JUIN 2005 – 04 JUIN 2025
L’APARECO a 20 ans
Bon Anniversaire à tous les Ngbandistes!

Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba
Président De l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo
04 JUIN 2005
» Depuis l’exploration et la découverte par Henry Morton Stanley de ce grand et riche territoire au cœur de l’Afrique, le Grand Congo, notre beau pays, a connu une histoire tumultueuse et très riche en enseignement dont tout Congolais devrait s’imprégner pour y puiser toute sa force et tout son amour pour sa patrie.
De la création de l’État Indépendant du Congo en 1884, en tant que propriété du Souverain Léopold II de Belgique, en passant par son annexion à l’État belge en 1906, le Congo Belge accéda à la souveraineté internationale en 1960 au prix du sang de ses fils et de ses filles. Près d’un siècle durant, le peuple congolais fut utilisé comme une bête de somme, pour l’exploitation des richesses du sol et du sous-sol de ses ancêtres au profit de la Belgique. Malgré l’espoir que suscita son accession à la souveraineté internationale le 30 juin 1960, le peuple congolais n’aura vécu qu’une simple illusion de cette indépendance. Il n’aura joui ni de sa liberté très chèrement acquise, ni des scandaleuses richesses dont regorgent son sol et son sous sol. Ces trésors de la nature, don de Dieu, loin de constituer la source de son bonheur, se révélèrent plutôt comme la cause principale de tous ses malheurs et de toutes ses misères. Dès la fin de la période de colonisation, les deux Superpuissances issues de la seconde guerre mondiale ont fait de la jeune et fragile République Démocratique du Congo leur champ de bataille pour la prédation de ses fabuleuses richesses stratégiques longtemps convoitées. Il s’en suivit donc une cascade d’émeutes, de mutineries, de rébellions, de sécessions, et d’assassinats politiques, presque tous téléguidés par des puissances extérieures, et qui finirent par ruiner tout le pays, sacrifiant ainsi des centaines de milliers des vies humaines et réduisant tout un peuple à la pauvreté, à l’asservissement et à la misère la plus noire.
A cause du profond désespoir créé par la dégradation totale de l’économie du pays, et par le chaos politique qui ont entraîné la liquéfaction de l’État congolais, l’avènement du général Mobutu au pouvoir en 1965 avait suscité à ses débuts, chez tous les Congolais, un réel sentiment d’espoir, de paix, de dignité, de réconciliation et d’unité nationale dans ce grand pays à la dimension d’un sous continent. Mais une fois de plus, comme après l’indépendance, cet espoir ne dura que l’espace d’un matin. Néanmoins, pendant les cinq premières années de l’œuvre de pacification et d’unification du pays, le Congo/Zaïre a bénéficié d’un boum économique favorisé par la hausse du prix du cuivre sur le marché international. Il s’en suivit une bataille héroïque déclenchée par le Président Mobutu Sese Seko pour tenter d’arracher l’indépendance économique de la main de l’ancien colonisateur qui tenait à garder le contrôle du portefeuille congolais. Cette bataille fut couronnée de quelques victoires éclatantes, dont la nationalisation de la toute puissante Union Minière du Haut Katanga qui donna naissance à la Gécamines, la création de la Compagnie Maritime Zaïroise (C.M.Z.) arrachée douloureusement des griffes de la puissante Compagnie Maritime Belge (C.M.B.), et en fin la création de la compagnie aérienne nationale Air Zaïre qui, avec ses brillants pilotes nationaux, fut l’un des fleurons de la fierté zaïroise en Afrique et dans le monde.
Mais malheureusement, la mauvaise gestion des ressources nationales, la gabegie financière , dues essentiellement à l’absence d’un projet de société et d’un programme d’action du gouvernement orienté vers l’amélioration du vécu quotidien du citoyen, conduisirent à la dilapidation des revenus de l’état, et à la réalisation des œuvres de prestige plutôt qu’au progrès social et au développement intégral et harmonieux de notre société. Par contre, les nombreuses antivaleurs instituées au sommet et au cœur même de la société congolaise, replongèrent tout le pays et tout un peuple dans la pauvreté, la misère et la désolation.
L’arrivée au pouvoir de Laurent – Désiré Kabila en 1997 avait soulevé à son tour, auprès du peuple Congolais et des observateurs dans le monde, un réel espoir pour des lendemains meilleurs. Cette attente générale d’un peuple désabusé imposait la pudeur politique et la réserve à tout acteur politique doté tant soit peu de patriotisme. Elle interdisait en effet à quiconque de regimber à l’opinion d’un peuple en délire et qui exigeait, avec raison, qu’on laissât au nouveau «Libérateur» la latitude de relever le défi de l’après – Mobutu. Ce défi consistait à corriger les erreurs des trente deux ans d’un régime décrié, à cette époque précise, par la majorité des Zaïrois, et à répondre ainsi aux attentes urgentes et légitimes d’un peuple désespéré et impatient.
Mais hélas ! Une fois de plus, le rêve d’espoir du peuple congolais se transforma très vite en cauchemar. Le «Libérateur» que le peuple avait acclamé et applaudi des deux mains s’est révélé très vite comme une simple reproduction, ou une parfaite photocopie grandeur nature de son prédécesseur et ce, au grand dam du peuple congolais médusé et désabusé. Qui pis est, tous les acquis positifs laissés par Mobutu furent bazardés par ses successeurs au profit des étrangers : l’unité nationale, l’intégrité du territoire, la souveraineté du peuple congolais, sa dignité, sa fierté, ses sociétés minières (la Gécamines, la Miba et la Kilomoto…), ses richesses nationales du sol et du sous-sol … ! Plus que jamais, le peule congolais fut replongé dans une profonde crise multiforme et multidimensionnelle: invasions, o ccupations, humiliations, viols, exploitations, exactions, famine, injustice sociale sont et demeurent encore et toujours le lot quotidien de ses malheurs. Tandis que son élite semble absente. Lointaine.
Cette démission générale de l’autorité politique et de la classe politique congolaise a livré notre pays à la prédation par des vautours et des charognards occidentaux, africains et autres venus de tous les cieux, et qui se sont abattus sur notre pays et sur nos richesses, assujettissant, exploitant, humiliant et chosifiant les fils et les filles de ce grand pays jadis craint et respecté en Afrique dans le reste du monde. La République Démocratique du Congo, notre pays, est devenu aujourd’hui un état politiquement et juridiquement mort. Il a perdu sa souveraineté, son unité et l’intégrité de son territoire national qu’il ne peut plus défendre, faute d’armée et de gouvernement réellement national, crédible et respectable. Les armées des six pays se sont battues sur notre territoire national ; elles ont organisé un pillage systématique de nos richesses comme jamais vu dans l’histoire des nations. Et aujourd’hui encore, les armées du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda se promènent à leur gré à travers le territoire congolais comme dans un pays conquis. Elles menacent, elles pillent, elles violent nos filles, et elles humilient notre peuple sous le regard impuissant des responsables politiques et militaires. Et pendant ce temps, plus de 50.000 militaires et plus de 300 officiers de nos ex-Forces Armées Zaïroises galèrent tant au pays qu’à l’étranger ! En ce jour, plus de deux millions de Congolais sont contraints à l’exil dans des conditions les plus inhumaines et les plus humiliantes qui soient. Les cerveaux les plus brillants de notre pays sont exploités ainsi au profit de l’étranger à des conditions parfois révoltantes. Tout ce tableau macabre est l’expression éloquente de l’échec et de la démission de la classe politique et de l’élite congolaise dans son ensemble, face à l’agression, à l’occupation et à la prédation.
Et à travers toute cette longue et triste saga, je salue un seul héros : le peuple congolais ! Victime silencieuse de la bêtise de ses dirigeants et de son élite, il a su développer une capacité étonnante de résistance, grâce à sa volonté farouche et à sa détermination de survivre, dans l’espoir de voir un jour le soleil se lever à l’horizon pour apporter à sa postérité la liberté, la paix, l’amour, la justice, et le bonheur sur cette terre que Dieu lui a prédestinée. C’est à ce vaillant et héroïque peuple congolais que je dédie et j’adresse très respectueusement ce projet de société.
C’est aussi et spécialement à la jeunesse congolaise d’aujourd’hui et de demain que je voudrais partager et léguer les leçons de nos erreurs et de nos échecs d’hier et d’aujourd’hui, pour qu’elle s’en inspire positivement en vue d’un avenir plus radieux de notre grand et beau pays. Car, l’expérience, contrairement à l’idée communément répandue, n’est pas fonction du nombre des années ni de celui des expériences vécues dans l’espace et le temps, mais elle est plutôt fonction de la capacité de l’homme de résoudre les nouveaux problèmes qui se présentent à lui, en s’inspirant des leçons des échecs et des réussites du passé. L’expérience est donc fonction de l’aptitude d’un homme à se remettre continuellement en question, sans complaisance ni fausse modestie, dans une dynamique permanente de son perfectionnement.
J’ai foi à la jeunesse montante de mon pays car, plus que la majorité des jeunesses d’autres pays et d’autres continents, elle a vécu intensément les tribulations, les humiliations, les spoliations, les privations et les exactions de toutes sortes, à cause des bêtises et de l’inconscience de ses parents et de ses responsables politiques, économiques, militaires, religieux et traditionnels. Cette jeunesse congolaise, notre jeunesse, est donc mieux prédisposée au processus nécessaire de sa maturation, car elle est éprouvée par la misère et la souffrance. Elle est donc plus aguerrie, plus avertie et plus réceptive. C’est donc aussi à cette jeunesse congolaise, espoir d’aujourd’hui et de demain, que je dédie le présent Projet de Société. »
Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba
Président De l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo
04 JUIN 2005

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